- STAATSOPER DE VIENNE
- STAATSOPER DE VIENNESTAATSOPER DE VIENNEÀ Vienne, les premières représentations d’opéras ont lieu à la cour, en 1641, avant que soit construit en 1666-1667, par Burnacini, le Theater an der Cortina, inauguré avec Il Pomo d’oro de Antonio Cesti. Deux autres théâtres, construits par le fameux Galli-Bibiena, vont se succéder dans l’enceinte du palais impérial tandis qu’un premier théâtre populaire est fondé en 1708 «am Kärtnerthor». En 1748 est inauguré, avec la Semiramide riconosciuta de Gluck, le théâtre de la Hofburg, qui verra diverses créations de Mozart (L’Enlèvement au sérail , Les Noces de Figaro , Cosí fan tutte ), Cimarosa et Salieri, tandis que l’opéra se donne aussi aux théâtres «auf der Wieden» (La Flûte enchantée ) et «an der Wien» (Fidelio ). Mais la première moitié du XIXe siècle sera sans grand lustre dans les diverses salles viennoises, malgré la présence de Donizetti comme compositeur de la cour.Lorsqu’en 1857 la reconstruction du centre de Vienne est planifiée, la construction d’un nouvel opéra sur le Ring est confiée à Eduard von der Nüll et August von Siccardsburg. Inaugurée le 25 mai 1869 avec Don Giovanni , la Hofoper sera désormais une des premières scènes mondiales, sous les directions de Johann von Herbeck, Franz Jauner et Wilhelm Jahn, secondé par Hans Richter à la direction musicale. Le directorat de Gustav Mahler (1897-1907) est marqué par une intense et triomphale activité créatrice et artistique, fondée sur le renouvellement total des canons scéniques sous l’influence d’Alfred Roller et sur une pléiade de chanteurs exceptionnels comme Leo Slezak, Anna Bahr-Mildenburg, Marie Gutheil-Schoder, Selma Kurz, Richard Mayr, que rejoindront Lotte Lehmann, Maria Jeritza, Alfred Piccaver, sous les directions de Felix Weingartner et de Hans Gregor.En 1918, la Hofoper devient la Staatsoper; sous la direction commune de Franz Schalk et de Richard Strauss, puis de Clemens Krauss, Weingartner et Bruno Walter, la troupe comportera des noms aussi prestigieux que ceux d’Elisabeth Schumann, Alfred Jerger, Maria Nemeth, Viorica Ursuleac, Jarmila Novotna, Richard Tauber, Friedrich Schorr, Alexander Kipnis, Emanuel List, et bien d’autres. Nombre d’entre eux quitteront l’Autriche lors de l’Anschluss.Karl Böhm restructure l’opéra en 1943, mais le théâtre, fermé en 1944, est détruit le 12 mars 1945 par un bombardement. Les Noces de Figaro à la Volksoper, dirigées par Josef Krips, et Fidelio au Theater an der Wien marquent le début de dix ans d’exil de la compagnie avant que soit rouverte la Staatsoper, le 5 novembre 1955, avec Fidelio . Cependant, avec des chefs comme Böhm, Krips, Krauss, et des chanteurs comme Elisabeth Schwarzkopf, Irmgard Seefried, Sena Jurinac, Ljuba Welitsch, Anton Dermota, Max Lorenz, Hans Hotter, Erich Kunz, Paul Schoeffler, Ludwig Weber, la scène viennoise va atteindre à un rayonnement mondial.Herbert von Karajan en prend la direction en 1956 et impose, comme Mahler, un renouvellement du style scénique compassé du théâtre. Les stars de l’époque se nomment Christa Ludwig, Birgit Nilsson, Lucia Popp, Leonie Rysanek, Walter Berry, Eberhard Waechter... Une politique de coproduction avec la Scala de Milan s’avérera extrêmement fructueuse.Le départ de Karajan en 1964 laisse place à une formidable routine artistique, fondée sur le système du répertoire (une cinquantaine d’œuvres au programme par an), et qui peut aligner les plus belles distributions du monde sans fournir un véritable travail de fond sur les œuvres. Et aucune des directions récentes, pas même celle de Claudio Abbado et Claus-Helmut Drese (de 1986 à 1991), n’ont pu secouer vraiment ce carcan, incompatible avec les exigences de qualité d’aujourd’hui et avec la splendeur de l’orchestre qui joue chaque soir dans la fosse, le Philharmonique de Vienne.
Encyclopédie Universelle. 2012.